Conférence publique pour la Journée internationale des droits des femmes au Grand Orient de France mars 2024

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le Grand Orient de France organise une conférence publique vendredi 8 mars 2024 à 19h30 à Paris sur le thème « Femmes : quels regards ? quels statuts ? ».

En présence de Guillaume Trichard, le Grand Maître du Grand Orient de France et d’une délégation officielle du Conseil de l’Ordre.

Réservations

Découvrez l’édition 2024 d’Utopia masonica « Résister ! »

« Résister ! » Voici le thème que plusieurs Loges du GODF vous proposent une série de rencontres (expositions, débats, conférences, concerts, théâtres …)

Résister comme l’ont fait, de tout temps, les Francs-maçons du Grand Orient de France.
Résister aux atteintes à la laïcité en restant ferme face aux obscurantismes religieux.
Résister en combattant toujours l’ignorance et le fanatisme.
Résister face à la montée des extrêmes et lutter contre leur antisémitisme, leur racisme, leur xénophobie.
Résister aux périls identitaires par la voie de l’universalisme.
Résister pour défendre la République indivisible, laïque, démocratique et sociale !

Disparition de Robert Badinter

Communiqué de presse de Guillaume Trichard, Grand Maître du GODF

Robert Badinter nous a quittés. Sa vie tout entière s’est confondue avec ses combats pour les droits de l’homme, pour la dignité et la justice, pour les libertés publiques et individuelles, pour le droit et la démocratie. Il aura lutté pour leur application, pour leur extension universelle, pour l’idéal qu’ils incarnent. Au-delà de l’abolition de la peine de mort et de la suppression du délit d’homosexualité, ses combats contre le négationnisme, le racisme, l’antisémitisme doivent nous inspirer.
Incarnation de l’Humanisme, il a été passionnément habité par sa volonté de faire triompher la Raison. Conscience de la République, il aura fait résonner les Lumières dans toutes ses réflexions, ses actes, ses écrits, avec un courage qui donne sa noblesse à l’action politique.
Ami du Grand Orient de France, il avait été honoré en 2015 et reçu la Marianne Jacques France. Il avait alors déclaré que « la laïcité est une source de fraternité civique, elle est garante de la dignité de l’être humain ».
Aujourd’hui, la Franc-maçonnerie libérale et adogmatique est en peine mais les Francs-maçons continueront à œuvrer en s’inspirant de son exemple. J’adresse mes condoléances à Elisabeth Badinter, ses enfants, ses proches.

Exposition / La révolution « Femme, vie, liberté » Dessins de presse de Kianoush Ramezani et de Mana Neyestani du 26 janvier au 7 avril 2024 au musée de la Franc-maçonnerieExposition /

Le musée de la Franc-maçonnerie vous propose une exposition des dessins de presse des auteurs Kianoush Ramezani et de Mana Neyestani, à découvrir du 26 janvier au 7 avril 2024.

Découvrir les 2 artistes : Kianoush Ramezani et Mana Neyestani sur Wikipédia.

Toutes les informations sur le Musée de la Franc-maçonnerie

Planche / 5 minutes de symbolisme sur l’altérité

Vénérable Maître et vous tous mes Frères et mes Sœurs en vos grades et qualité.
Entre l’altruisme où l’on donne tout à l’autre, sans rien en attendre en retour et l’égoïsme, où l’on n’a rien à lui donner, il existe une valeur qui me fait toujours réfléchir, et que je voudrais faire mienne plus souvent. On l’a définie comme un concept d’origine philosophique signifiant « caractère de ce qui est autre » et « la reconnaissance de l’autre dans sa différence », la différence s’entendant ethnique, sociale, culturelle ou religieuse. Proche de la tolérance, mais plus singulière, elle nous permet donc de prendre conscience à la fois des différences et des similitudes de l’autre. Elle est, en quelque sorte, le ciment de toute construction humaine, car elle est forcément réciproque. Ce soir, je vous parle de l’altérité.
Cette valeur, plus qu’un simple concept, je la trouve bien résumée, dans cette jolie phrase, entendue un jour : « Le plus beau des trésors n’est pas celui que possède l’autre, mais celui que l’on a au fond de soi et que l’autre nous aide à découvrir. »
Des philosophes comme Emmanuel Levinas ont beaucoup réfléchi sur l’altérité et montré que les échanges que nous avons avec les autres se déploient selon le double registre de la reconnaissance et de la découverte. L’altérité est bien ce qui nous ouvre à autrui, ce qui nous enrichit. Nous ne pouvons jamais totalement connaître l’autre, et il faut accepter que quelque chose en lui nous échappe. Inversement, il y a de l’identification dans l’autre, qui est, comme nous, un être humain. Le danger serait de considérer que les autres n’ont rien de commun avec nous et que nous n’avons rien à échanger ni à faire avec eux. À terme, on ne verrait plus alors la société que comme une juxtaposition de communautés entre lesquels le dialogue serait impossible. Cette crainte est malheureusement aujourd’hui en passe de devenir réalité dans beaucoup de domaines : culturel, social, politique ou religieux évidemment.
Mais quel plus bel exemple pour illustrer l’altérité, mes Frères et mes Sœurs, que celui de nos retrouvailles dans ce Temple tous les 15 jours…
Car avant d’y pénétrer, bien que réunis sur le parvis, nous ne sommes que des individualités certes bienveillantes, mais encore agitées par les turbulences du monde profane.
Différents les uns des autres, composés chacun de multiples facettes, nous décidons alors de quitter le monde profane, d’oublier la réalité qui nous entoure, afin de pénétrer, l’espace de quelques heures, dans un lieu où l’individuel va se dépasser pour faire revivre un groupe et recréer l’Egrégore. Nous passons d’un être commun à un être plus authentique, déjà loin du monde profane et qui va participer à l’installation du Temple, tous unis par une même volonté.
Le temps devient alors symbolique.
Le passage de l’individu au groupe se fait, vous le savez, grâce à la pratique rigoureuse de notre rituel.
Grâce à lui, nous passons d’un être unique à un être collectif et solidaire malgré notre diversité. Cette union sacrée va renaître en un seul corps – notre Loge – dont la plus belle se trouve dans la chaîne d’union. Mais, cela n’est possible que par la volonté de remise en question de chacun de nous afin de nous éloigner de tout immobilisme qui nous enfermerait dans une léthargie néfaste à notre évolution spirituelle.

Mais ce que nous réussissons si bien dans la vie maçonnique, est plus difficile dans la vie profane. L’Autre, comme l’on dit, ne se laisse pas appréhender facilement, il est tout à la fois proche et lointain, semblable et différent. Les mots dont on dispose pour définir ce qui n’est pas soi correspond au type de relation que l’on invente entre nous : étranger, connaissance, relation, ami, proche, partenaire… Nommer l’Autre est une façon de choisir le type d’altérité que nous construisons. Ce choix de vocabulaire se révèle rarement neutre et implique une distance plus ou moins forte entre celui-là et nous. Dans la reconnaissance de l’Autre, il y a effectivement le reflet inconscient, plus ou moins éloigné, de nous-même.
Finalement, nous vivons entourés d’autres semblables, dans une société riche de sa diversité, dont nous essayons de maintenir la cohésion, même si la coexistence entre tous demeure fragile.
Heureusement notre cadre républicain français nous y aide, car il repose sur l’idée d’une nation de citoyens tous égaux en droits, quels que soient leur religion ou leurs convictions philosophiques, leur origine, leur sexe, leur classe sociale. Bref, il est par nature « intégrateur », et permet de dépasser nos frontières personnelles par la rencontre, le dialogue et l’interconnaissance. Les différences peuvent alors devenir une source d’enrichissement mutuel sans créer de réaction de rejet ni aboutir à un éclatement de notre corps social.
Je laisse le mot de la fin à Albert Jacquard qui a beaucoup travaillé sur ce « fameux rapport aux autres » : « Respecter autrui, c’est le considérer comme une partie de soi, ce qui correspond à une évidence si l’on accepte la définition : Je suis les liens que je tisse avec les autres. »
J’ai dit.

Divers aspects de la pensée contemporaine / Entretien avec Philippe Foussier

Dans son dernier essai, Philippe Foussier démontre que les valeurs maçonniques peuvent s’inscrire dans la reconstruction de la République.

Philippe Foussier estime que les valeurs maçonniques permettent de reconstruire la République alors qu’elle traverse actuellement un « âge identitaire ». Le journaliste soutient tout d’abord l’idée selon laquelle la République qui formerait des républicains est un idéal à présent révolu. L’école républicaine a échoué dans sa mission et les valeurs franc-maçonnes peuvent inverser la tendance.

Ecoutez l’émission radio du dimanche 7 janvier 2024