Le rôle des symboles

V :. M :. et vous tous mes frères et sœurs en vos grades et qualité,

Ma sœur L:., mon frère O:., vous avez été initiés ce soir du 3 octobre 2025 à Corbeil-Essonnes. Vous faites désormais partie d’un ordre initiatique, celui des francs-maçons.

Toute votre vie, vous vous souviendrez de cette cérémonie qui restera à jamais gravée dans vos mémoires. Pourtant, l’histoire ne date pas d’hier et vous n’êtes pas les premiers à avoir reçu la lumière : dans sa forme moderne, la franc-maçonnerie prend naissance au XVIIe siècle, quelque part en Grande-Bretagne. A cette époque, la mise en place de rituels initiatiques inspirés des Anciens Devoirs, règlements professionnels en vigueur dans les guildes de bâtisseurs, fut l’un des phénomènes annonciateurs de la franc-maçonnerie émergente. Ces rituels incluaient des serments et des secrets, conférant aux connaissances, que les membres partageaient un caractère mystérieux. Ils avaient aussi pour objectif de transmettre des valeurs comme l’intégrité, la fraternité et la nécessaire recherche de la vérité. Cette dimension éthique devint ainsi le socle de la franc-maçonnerie qui se présentait comme une école de perfectionnement personnel. Et la maîtrise des symboles et des gestes devint une caractéristique clé du parcours initiatique de ses membres.

Les symboles : parlons-en des symboles ! Toute la soirée, vous entendu, comme une antienne, « ici, tout est symbole. ».

Dans la symbolique initiatique des constructeurs, les symboles architecturaux revêtent une importance particulière : les outils du maçon, tels que l’équerre, le compas, le fil à plomb et le niveau, ne servaient pas uniquement aux travaux matériels, il prenait une valeur métaphorique représentant des principes moraux ou universels. Ainsi, l’équerre pouvait symboliser la rectitude, le compas la mesure et le cercle la perfection. De cette façon, la maçonnerie répétait l’idée que la construction du bâtiment matériel devait être associé à une construction intérieure de l’individu. Cette correspondance entre le concret et l’abstrait, entre le visible et l’invisible, entre l’ostensible et l’intime, est un aspect fondamental du système de pensée maçonnique. Le symbolisme de la construction aide à exprimer notre philosophie, notre vision du monde et nos principes moraux. Les symboles sont des allégories ou plutôt des métaphores reflétant l’aspiration de l’homme à l’amélioration intérieure, à la connaissance de soi et à la perfection morale.

Ma sœur L:., mon frère O:., dans les semaines qui viennent, vous allez découvrir, entre les objets, les décors, les gestes et les paroles prononcées, 30, 40, 50 symboles ou peut-être plus ! Tous ces symboles et ces gestes, tous ces signes et ces expressions typiquement maçonniques sont issus d’un syncrétisme aux origines multiples et parfois obscures, et sont transmis de génération en génération. Ils représentent un champ sémantique et analogique constitué, solide, qui a connu l’épreuve du temps. Dans leur diversité, les symboles ont tous un point commun : ils permettent de réfléchir différemment. Ils constituent une langue à part entière, une langue qui permet de provoquer en nous une forme d’éveil, une forme de confrontation intime, et entre nous un moyen de dialogue, une forme de confrontation à la pensée de l’autre. Chacun à sa manière, chacun dans son registre, ils sont autant de catalyseurs à la réflexion et sont là pour nous rappeler du travail à faire nous permettre de progresser collectivement.

Alors même si vous aurez peu l’occasion de prendre la parole en loge dans les prochains mois, faites l’effort de regarder le symbole sous un autre angle, forcez-vous à rechercher une analogie différente du voisin, poussez votre réflexion jusqu’à obtenir un point de vue original et nous en débattrons en réunion d’apprentis très bientôt.

J’ai dit.