Le 24 février, en conclusion du colloque au Palais du Luxembourg « 120 ans de laïcité, 120 ans de liberté », le Grand Maître du Grand Orient de France Nicolas Penin a revendiqué publiquement la constitutionnalisation des deux premiers articles de la Loi du 9 décembre 1905, intitulée loi concernant la séparation des Églises et de l’État.
Cette loi de liberté est un pilier de notre république indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure la liberté de conscience, la liberté de ses opinions philosophiques et spirituelles, celle de croire ou de ne pas croire, et donc comprend pour ceux qui croient la garantie du libre exercice de leur culte.
Cette loi est la pierre angulaire du principe de laïcité, auquel sont attachés la très grande majorité de nos concitoyens.
Aujourd’hui, s’il nous faut défendre la laïcité, c’est qu’elle est attaquée : fragilisée par nombre d’accommodements et de reculs jurisprudentiels, elle subit des offensives de toutes parts visant à la remettre en cause, venant de mouvements religieux radicaux, de mouvements politiques soutenus par des forces financières puissantes qui, sournoisement ou ouvertement, combattent la République laïque.
Voilà pourquoi la loi de 1905, synonyme d’émancipation, de liberté, d’égalité et de fraternité sera encore attaquée comme elle l’a d’ailleurs toujours été. Et tant que la loi de 1905 reste une loi ordinaire n’importe quelle autre loi peut la défaire.
Pourquoi aurait-on procédé à la constitutionnalisation du droit à l’IVG si les droits fondamentaux et imprescriptibles étaient si sécurisés dans ce pays ? Il y a donc une impérieuse nécessité à prendre toutes les mesures réglementaires, les plus hautes, pour protéger la séparation des Églises et de l’État, pour réaffirmer que « la République assure la liberté de conscience », qu’elle « garantit le libre exercice des cultes » et qu’elle n’en « reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun ».
Nous, Francs-Maçons du Grand Orient de France appelons les Obédiences maçonniques, les organisations et associations amies, les élus et l’ensemble des citoyens, à nous rejoindre pour porter cette revendication ambitieuse, légitime et nécessaire en faveur de la constitutionnalisation d’une manière ou d’une autre, en substance, des deux premiers articles de la loi de 1905, et conférer ainsi au principe de laïcité rattaché à la liberté de conscience la valeur constitutionnelle qui lui manque.
Rejoignez cet appel qui sera remis aux parlementaires pour soutenir cette revendication. Signez ! Faites signer !